Denrées rares

     Lorsque j'ai écrit Enora et les sept mondes, plusieurs problèmes se sont posées. C'est un roman fantastique qui se déroule dans le futur proche (en l'an 2067). Un futur qui subit de nombreuses catastrophes écologiques. Ces évènements ont transformé le monde tel que nous le connaissons actuellement. Ainsi, j'ai dû me poser des questions sur ce que pouvaient bien manger les gens, comment ils survivaient dans un milieu de plus en plus hostile. 

    Le point principal de ce roman est l'absence totale ou presque de nature. Les légumes sont de plus en plus rares. Dans Enora et les sept mondes, ils sont encore présents mais de couleur ou forme étrange. Ils poussent grâce aux OGM dans des endroits adaptés avec des lumières artificielles. Ainsi, ce sont des légumes sans goût. 

    Quant à la viande, évidemment, en 2067, il n'y a plus de bétails. Parfois, ils sont sauvages mais disparaissent rapidement. Il y a encore des poules et poulets mais au vu du manque de céréales pour les mêmes raisons que les légumes, ce sont de la volaille amaigrie. Des lapins et pigeons font aussi office de plat de résistance mais la viande y est rare. Ce sont plus un ensemble d'os à sucer. 

    A un moment, dans le tome 2, Enora déjeune. Je me suis demandé ce qu'elle pouvait manger? Des oeufs d'abord car il y a encore des poules. Elle va boire de la chicorée car le café, en France, il faut l'importer. Or, les contacts avec les autres pays étant coupés... La chicorée est très bien au petit déjeuner, avec de l'eau. 

    Pour ce qui est de l'électricité, même si la production est moindre, en 2067, je pense que les stocks sont suffisants pour subsister encore un petit moment. De plus, il y a des panneaux solaires, des éoliennes. De plus en plus rare à cause des tempêtes, mais encore présent. 

    Par contre, j'ai tiré un trait sur les carburants tels que le diesel ou l'essence. Mais qu'en est-il des voitures électriques? 

    Les déplacements se faisant rares et peu nécessaires... Ils ne sont plus une priorité. Les gens apprennent à vivre en autarcie et l'électricité est utilisée pour se chauffer ( et encore), avoir de la lumière ou pour les soins médicaux plutôt que pour se déplacer. Rares sont ceux qui le peuvent encore. 

    Enfin, les animaux, sont pour la plupart en voie d'extinction par bêtise humaine, pollution... Certains, que nous connaissons, n'existe plus dans mon roman. Les animaux domestiques se font rares où sont devenus sauvages. 

    Le plus effrayant en écrivant ce roman, c'est de se rendre compte finalement que nous sommes proches de cette situation imaginaire. Après tout, combien d'espèces sont chaque jour menacées? 

    Bientôt, ce sera l'Homme...